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L’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ demande au premier ministre François Legault de revenir sur sa décision, invoquant les effets dévastateurs des mesures annoncées sur le Québec et sur l’Université

Coupole et drapeau de l'Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 14 December 2023

L’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ presse le premier ministre François Legault d’annuler immédiatement les mesures gouvernementales annoncées aujourd’hui et de revenir à la case départ.

« Ces mesures sont inacceptables. Elles sont incohérentes, ne reposent sur aucune donnée et ne permettront pas d’atteindre les objectifs du gouvernement. Plus important encore, elles auront un effet profondément dévastateur sur l’économie et les universités du Québec. En résumé, elles nuisent à la population québécoise », soutient Deep Saini, recteur et vice-chancelier de l’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾.

La nouvelle politique des droits de scolarité et la cible inatteignable fixée en matière de francisation entraîneront une chute marquée et sans précédent des inscriptions, chute qui pourrait compromettre l’avenir même de l’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾. Elles nuiront à la réputation mondiale de Montréal en tant que ville universitaire et mettront à mal le bassin de talents hautement qualifiés, en plus d’avoir des répercussions immédiates et durables sur l’économie québécoise.

« La ministre et, au bout du compte, le gouvernement doivent veiller à ce que tout le secteur universitaire se porte bien. Il est presque inconcevable qu’ils mettent en place des mesures qui vont faire un tort immense à certaines universités, tout comme au Québec. »

« Et ces mesures ne sont absolument pas nécessaires. Il y a moyen de revitaliser l’ensemble des universités pour stimuler l’innovation et la croissance économique, et accueillir le talent à bras ouverts dans toutes les régions du Québec, tout en protégeant et en promouvant le français, affirme Deep Saini. Nous pouvons travailler ensemble pour épauler les universités qui éprouvent des difficultés sans pour autant affaiblir les autres. »

« Nous exhortons le gouvernement à collaborer avec les universités et à prendre le temps qu’il faut pour recueillir des données, les analyser et consulter les parties prenantes. La ministre a contourné le processus de consultation auquel son ministère avait lui-même convié toutes les universités, et elle n’a fait connaître aucune des données factuelles à l’appui de ses décisions. »

Francisation

Selon la cible annoncée aujourd’hui par le gouvernement, 80 % des étudiantes et étudiants au premier cycle provenant de l’extérieur du Québec devront avoir atteint un niveau intermédiaire de compétence en français au moment de l’obtention de leur diplôme. Cette mesure s’appliquera à la cohorte étudiante qui entreprendra sa formation en 2025.

« L’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ appuie activement le gouvernement dans son désir de protéger et de promouvoir le français. Toutefois, cette cible est inatteignable tant sur le plan académique que technique et ne fera que dissuader les étudiantes et étudiants de venir au Québec », ajoute Deep Saini.

Une étudiante ou un étudiant qui n’a aucune connaissance du français aura besoin de l’équivalent d’une session complète de cours pour acquérir une maîtrise intermédiaire de la langue. Se voyant dans l’obligation de prolonger leur formation d’une session pour obtenir leur diplôme, les étudiantes et étudiants choisiront en majorité de faire leur formation ailleurs.

La nouvelle cible en matière de francisation est utopique et aura une double incidence sur le recrutement : les étudiantes et étudiants des autres provinces canadiennes ne choisiront pas le Québec, parce que les droits de scolarité pour la plupart des programmes y seront plus élevés que partout ailleurs au pays, et parce qu’ils devront investir davantage en temps et en argent pour obtenir leur diplôme.

Droits de scolarité des étudiantes et étudiants internationaux

Le 13 octobre dernier, la ministre a annoncé sa décision de modifier le modèle de droits de scolarité s’appliquant à la population étudiante internationale, ce qui, dans les faits, se traduit par une taxe d’environ 5 000 $ par personne venue de l’étranger, taxe qui retournera dans les coffres du gouvernement. Aujourd’hui, le gouvernement a confirmé le maintien de cette politique.

« En imposant une cible malavisée en matière de francisation, le gouvernement fait sérieusement obstacle au recrutement d’étudiantes et d’étudiants internationaux, à tel point qu’il ne parviendra tout simplement pas à amasser la majeure partie des sommes escomptées », souligne Deep Saini.

« Le Québec est une destination universitaire prisée dans le monde; nous devrions plutôt travailler ensemble pour tirer parti de cet atout afin d’attirer davantage d’étudiantes et d’étudiants internationaux dans toutes les universités du Québec. Ces nouveaux talents et ces nouvelles ressources financières viendraient enrichir notre société, renforcer notre économie et pallier la grave pénurie de main-d’œuvre avec laquelle doivent composer les employeurs. »

Droits de scolarité des étudiantes et étudiants canadiens de l’extérieur du Québec

Parallèlement, les étudiantes et étudiants canadiens de l’extérieur du Québec devront verser 12 000 $ en droits de scolarité pour suivre une formation dans une université québécoise, un montant plus élevé pour la plupart des programmes que dans n’importe quelle autre université canadienne. Plusieurs n’auront simplement pas les moyens de venir au Québec. À titre d’exemple, une personne inscrite en arts, en sciences, en musique ou en sciences de l’éducation dans une université du Québec paiera sa formation environ deux fois plus cher que si elle avait opté pour l’Université de Toronto ou l’Université de la Colombie Britannique.

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Avant même l’annonce d’aujourd’hui, l’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ avait observé une baisse de 20 %, par rapport à la même période l’an dernier, des demandes d’admission provenant d’étudiantes et d’étudiants canadiens de l’extérieur du Québec. Comme la population étudiante hors Québec a jusqu’en janvier pour soumettre sa demande d’admission, ces mesures ne feront qu’accentuer le déclin.

Étant donné que la nouvelle cible gouvernementale en matière de francisation est impossible à atteindre, la population étudiante internationale va assurément diminuer. L’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ s’attend à ce que les répercussions financières dépassent les 94 millions de dollars initialement estimés.

En outre, les mesures annoncées priveront le Québec d’un vaste bassin de travailleuses et travailleurs qualifiés pendant des années, au moment même où la province est aux prises avec une importante pénurie de main-d’œuvre; c’est d’ailleurs un argument qu’ont récemment fait valoir de nombreux ténors du milieu des affaires, en désaccord avec ces mesures.

Comme les étudiantes et étudiants de l’extérieur du Québec seront moins nombreux à fréquenter nos universités, l’économie montréalaise ne tardera pas à s’en ressentir, que ce soit sur le plan de la restauration, du divertissement ou de l’achat dans des commerces locaux. Rappelons qu’une étude réalisée par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain indique qu’en 2019-2020, ces étudiantes et étudiants ont injecté 427 millions de dollars dans le PIB du Québec, et cette somme ne comprend pas les droits de scolarité.

Une solution réaliste

Les trois universités de langue anglaise ont soumis plusieurs propositions au gouvernement, lesquelles comprennent des mesures concrètes et réalistes pour aider la population étudiante non francophone au premier cycle à apprendre le français et à s’intégrer à la société québécoise. La plus récente proposition a été rendue publique le 9 décembre dernier.

« J’exhorte le premier ministre Legault à examiner sérieusement les propositions soumises par les universités de langue anglaise. Il faut trouver une solution qui permettra au Québec de protéger et de promouvoir la langue française, sans nuire à l’économie et aux universités.»

« Nous sommes disposés à collaborer avec le gouvernement et avec les autres universités pour en arriver à des modalités avantageuses pour tous les établissements universitaires, comme pour la société québécoise et l’économie du Québec », conclut Deep Saini.

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