Traitement sous-optimal erratique de l’anaphylaxie attribuable à une cause inconnue
Une nouvelle étude canadienne, réalisée sous la direction d’une équipe de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ (IR-CUSM), permet de mieux comprendre l’anaphylaxie attribuable à un élément déclencheur inconnu — il s’agit d’une réaction allergique imprévisible et potentiellement fatale, sur laquelle on sait étonnamment peu de choses.
L’étude publiée dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology: In Practice a suivi près de 4 000 cas d’anaphylaxie observés dans des urgences canadiennes entre 2011 et 2018. Parmi les allergènes responsables de l’anaphylaxie figurent les aliments, les médicaments, les piqûres d’insectes, le latex et l’exercice. Toutefois, dans certains épisodes de réaction allergique, la cause était inconnue. Lorsqu’un choc anaphylactique est attribuable à un aliment, éviter de consommer l’aliment allergène est un principe clé de la gestion des allergies. Toutefois, imaginez vivre avec la possibilité de subir un choc anaphylactique potentiellement mortel à n’importe quel moment.
« Dans notre étude, 7,5 pour cent des cas d’anaphylaxie étaient attribuables à une cause inconnue; nous avons découvert que le traitement et le suivi de l’élément déclencheur inconnu responsable de la réaction allergique était sous-optimal et erratique, tant à l’hôpital qu’à l’extérieur de l’hôpital », explique le chercheur principal, le Dr Moshe Ben‑Shoshan, spécialiste en allergie et immunologie pédiatriques à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ (IR-CUSM) et à l’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ (CUSM).
« Plus particulièrement, l’épinéphrine était sous-utilisée, et les antihistaminiques constituaient le principal traitement pharmacologique lorsqu’un élément déclencheur provoquait un choc anaphylactique : 46 pour cent des patients visés par notre étude se sont vu administrer des antihistaminiques avant d’arriver à l’hôpital, et 55 pour cent d’entre eux avaient reçu des antihistaminiques à l’urgence de l’hôpital, ajoute le Dr Ben‑Shoshan, qui est aussi professeur adjoint de pédiatrie à l’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾.
C’est la première étude longitudinale à grande échelle menée au Canada pour évaluer les caractéristiques cliniques, le traitement et le suivi exercé sur la gestion des cas d’anaphylaxie déclenchés par une cause inconnue. L’étude s’inscrit dans un projet national plus vaste; les données qu’elle a permis de colliger ont été versées dans une base de données appelée registre pancanadien de l’anaphylaxie (C-CARE, acronyme de Cross-Canada Anaphylaxis Registry), qui effectue un suivi sur les taux, les éléments déclencheurs et la gestion de l’anaphylaxie dans différentes provinces et dans divers établissements répartis dans l’ensemble du Canada.
À propos des autres conclusions de l’étude :
- Près de un patient sur cinq souffrant d’allergies déclenchées de façon soudaine par un allergène inconnu n’ont pas reçu de prescription d’auto-injecteur d’épinéphrine;
- Les adultes étaient moins susceptibles que les enfants de recevoir une prescription d’auto-injecteur d’épinéphrine;
- Seulement 56 pour cent des patients ayant vécu des épisodes d’anaphylaxie attribuables à un allergène inconnu ont été recommandés à un allergologue, et la majorité d’entre eux étaient des enfants;
- Chez les patients évalués par un allergologue, l’élément déclencheur de leur réaction allergique a été identifié dans 38 pour cent des cas.
« La sous-utilisation de l’épinéphrine et les faibles taux de recommandation des patients à un allergologue, principalement dans le cas des adultes ayant vécu une réaction allergique soudaine attribuable à un allergène inconnu, fait ressortir la nécessité d’élaborer des lignes directrices claires et de concevoir des programmes éducatifs pour le diagnostic et la gestion de l’anaphylaxie », commente l’auteure principale de l’étude, Michelle Le, étudiante en médecine à l’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ et stagiaire du programme AllerGen.
« L’élément important à retenir de l’étude commentée dans le présent communiqué est qu’il existe des différences importantes en matière de traitement et de suivi des patients ayant vécu une réaction allergique soudaine, attribuable à un allergène inconnu. Il est important de se pencher sur cette question, afin de faire en sorte que les cas d’anaphylaxie soient gérés promptement et de manière adéquate. »
À propos de AllerGen NCE Inc.
le Réseau des gènes, des allergies et de l’environnement (créé en 2004), est un réseau de recherche national qui se consacre à l’amélioration de la qualité de vie des personnes souffrant d’allergies et de maladies immunitaires apparentées. Financé par Industrie Canada au titre du programme fédéral des Réseaux de centres d’excellence (RCE), le Réseau est hébergé à l’Université McMaster, à Hamilton.
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À propos de l’Institut de recherche du CUSM
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université º£ÍâÖ±²¥bÕ¾, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé º£ÍâÖ±²¥bÕ¾ (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 420 chercheurs et près de 1 200 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). Pour en savoir plus, visitez